"Y'a bon - mirages de la chanson coloniale" nous invite à un voyage musical et pictural à travers les méandres d'une histoire ancrée dans un lointain passé et de sa troublante actualité.
Trois artistes aux esthétiques différentes, François Billard, Nini Dogskin et Patrick Portella, rejoints par un slamer Eric Bernard, et Vincent Arnaud, vidéaste, accomplissent ce périple et nous offrent leur version singulière, détournée, d'un univers d'une terrible réalité actuelle. L'exotisme et le fantasme colonial ne font pas oublier l'implacable dureté de l'histoire.
Ce n'est pas dans les marigots du réalisme ou sous les palmiers du bon sens que s'édifie ce spectacle, tro (ou pas assez) pical, torride, sûrement dérangeant. C'est sous les auspices de l'humour et du décalage que nos trois chanteurs-comédiens nous servent un art épicé, coloré, divertissant avant tout.
Légèreté et humour ne dissimulent pas son arrière-plan ; Y'a bon ne relève pas du militantisme, il ne donne pas de leçons, mais pose à sa manière, autrement pourrait-on dire, les questions liées à l'immigration qui sont sur toutes les lèvres. Le plaisir que donne ce spectacle est à la mesure de la gravité de son sujet.
Les artistes
François Billard
Nini Dogskin
Eric Bernard
Patrick Portella
Vincent Arnaud
À partir de 2003, Billard et Portella ont mené le projet Billard/DJpP, chansons expérimentales (utilisant les ressources de l'électronique), concerts, production d'un disque. À partir de 2008, Nini Dogskin et François Billard ont mené ensemble des spectacles musicaux (sans oublier la constitution d'un groupe de rock post-Captain Beefheart, Igloo.
De manière globale, leur trajectoire commune, sur près de quarante ans, recoupe le free jazz, le rock underground, la musique contemporaine, le cabaret, version « déviante », (de Bruand à Vian en passant par la mise en chansons de textes de Robert Desnos).